Présentation de Bitcoin
Lancé le 3 janvier 2009, bitcoin est une réponse contestataire à la crise des subprimes. Son inventeur connu sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto reste encore aujourd’hui inconnu. Les rumeurs concernant son identité sont nombreuses, malheureusement il y a fort à parier que nous ne connaîtrons jamais la vérité.
Cette monnaie virtuelle est davantage connue pour son extrême volatilité plutôt que pour les révolutions qu’elle a apportées dans le monde numérique. Pourtant, Bitcoin est le premier moyen dans l’histoire qui permet d’échanger de la valeur sans tiers de confiance et de manière incensurable. Autrement dit, grâce à lui, il n’y a plus besoin de faire confiance à une autorité centrale telle une banque pour effectuer une transaction sans que personne puisse nous en empêcher.
Au cours des dernières années, sa progression a été fulgurante. En à peine 15 ans, la crypto-monnaie phare est passée d’une invention négligée, à laquelle seuls quelques geeks prêtaient attention, à une capitalisation dépassant les 1’000 milliards de dollars.
Aujourd’hui, elle suscite l’intérêt des plus grandes entreprises mondiales telles que Tesla, Blackrock, et MicroStrategy, reflétant ainsi son influence croissante au sein du monde financier.
Cependant, cette croissance aussi rapide qu’inattendue vient avec son lot de critiques, notamment environnementales. En effet, son empreinte écologique est au cœur des débats. Le mécanisme de sécurisation utilisé est même remis en cause en raison de son impact écologique dû à sa consommation électrique.
Désastre écologique, source de pollution énorme, gouffre énergétique,…
C’est de ces termes peu flatteurs qu’est qualifiée l’invention de Satoshi Nakamoto.
Mais est-ce que vraiment, transition écologique et bitcoin sont incompatibles?
C’est la question à laquelle nous tenterons de répondre dans cet article.
Comme nous l’avons vu la sécurisation du réseau bitcoin consomme de l’électricité en grande quantité. Afin de comprendre son impact sur l’environnement, il est primordial de connaître les sources d’électricité utilisées dans cette industrie.
Pourquoi ne pas utiliser les ressources déjà disponibles, qui estiment la part d’électricité renouvelable utilisée par le minage à 37,62% ?
Bien que ces études soient très relayées dans les médias, elles sont trop approximatives et comportent passablement de limitations. La plus grande approximation concerne le minage. Comme il est décentralisé, il est impossible de connaître l’identité des mineurs, leur localisation et de ce fait le type d’électricité qu’ils utilisent.
C’est justement pour cette raison qu’une approche économique a été choisie.
Pour comprendre un peu plus en détail ce que cela signifie, il faut ouvrir une parenthèse sur le minage.
Dans cette industrie, le coût de l’électricité représente la principale dépense. Cette réalité économique incite les mineurs à rechercher activement l’électricité la plus abordable afin de rester compétitifs dans un marché avec une concurrence féroce.
Ainsi pour trouver l’origine de l’électricité consommée, il faut regarder quel type est le meilleur marché. En effet, aucune entreprise n’aimerait payer plus cher que de raison et risquer la faillite.
Étude Texas
Une étude réalisée au Texas s’est justement penchée sur le sujet..
Comment ont-il procédé pour estimer les coûts de chaque source d’électricité ?
Cette question est légitime car lorsque l’on se branche au réseau électrique national on bénéficie du mix énergétique de la région. Ainsi, connaître avec précision le prix de chaque source est impossible.
C’est pour cette raison que l’étude s’est focalisée sur des installations hors réseau, c’est-à-dire des mineurs qui sont directement connectés à la centrale électrique de la source en question. Cette approche semble économiquement sensée car le prix y est moins cher, ainsi les mineurs sont bel et bien poussés à ne pas se connecter au réseau national.
L’étude menée au Texas a classé les sources d’électricité par ordre de rentabilité, les résultats obtenus sont quelque peu surprenants.
En effet, les énergies renouvelables se placent en tête de liste, avec l’énergie éolienne qui offre la meilleure rentabilité, à savoir $9’117 par machine. Vient ensuite l’hydraulique, le solaire et enfin à la pire position, l’énergie fossile avec une rentabilité de $8’182 par machine.
Comment expliquer cette si grande différence de rentabilité?
Contrairement aux énergies fossiles, la production d’énergie solaire et éolienne ne peut pas être contrôlée. Cette situation incite les pays à renforcer leur capacité en énergie renouvelable pour faire face aux pics de demande, entraînant ainsi une surcapacité lors de certaines périodes.
Comme le montre une étude de la confédération suisse, souvent solaire et éolien produisent plus que nécessaire, notamment lors des périodes de faible demande. Cette surproduction entraîne une chute significative des prix, pouvant même les faire passer en dessous de zéro. Aux États-Unis par exemple, plusieurs régions ont des tarifs négatifs plus de 25% du temps. Malheureusement cela détériore la rentabilité des énergies renouvelables.
C’est là que le rôle des mineurs prend tout son sens. En effet, poussés par ces tarifs négatifs, ils activent leurs machines durant les périodes de faible demande. Cette stratégie leur assure une rentabilité supérieure à celle des énergies fossiles, dont le prix demeure stable en raison de leur offre maîtrisable.
De plus, l’utilisation de ces surcapacités permet d’instaurer durablement un prix positif et ainsi augmenter la rentabilité des énergies renouvelables. Grâce à cela, leur développement est favorisé.
Conclusion
En guise de conclusion, il est important de souligner que le mariage entre minage et transition écologique est bel et bien possible.
Certes tout n’est pas encore parfait au niveau de sa consommation et cela prendra du temps. Mais ça tend à le devenir car les mineurs sont motivés par des incitations économiques à utiliser des énergies renouvelables. L’exploitation de ces ressources instaure un prix plancher et renforce leur rentabilité, ce qui stimule leur développement et encourage la transition écologique.
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